samedi 11 décembre 2010

Bugaled Breizh :La vérité va-t-elle enfin etre révélée ?


Rebondissement dans l’affaire du « Bugaled Breizh »

Un témoignage clé révèle qu’un sous-marin britannique aurait eu une avarie le jour du naufrage du chalutier breton et à l’endroit où il naviguait.Ce 15 janvier 2004, « le Turbulent» participait à un exercice militaire dans la zone du drame.

 
NICOLAS JACQUARD | 11.12.2010, 07h00
Dans l’affaire du « Bugaled Breizh », il semblerait qu’un sous-marin puisse en cacher un autre. Jusqu’à très récemment, c’est un submersible américain qui faisait figure de suspect numéro un dans le naufrage du chalutier breton, le 15 janvier 2004, qui fit cinq victimes. Mais hier, un témoignage publié par « le Marin » a apporté un nouvel éclairage.
 Selon un témoin anonyme cité par cet hebdomadaire spécialisé, un sous-marin anglais, le « Turbulent », participait à un exercice militaire sur zone le jour du drame. Ce bâtiment de la Royal Navy aurait joué au chat et à la souris avec un sous-marin nucléaire d’attaque français, le « Rubis », dans le secteur où le « Bugaled Breizh » a sombré. Le navire anglais aurait ensuite envoyé un message signalant une avarie dans les heures suivant la catastrophe, avant d’interrompre ses manœuvres pour rejoindre son port d’attache.
« La source du Marin est extrêmement solide, relève Me Dominique Tricaud, avocat de la famille de Georges Lemétayer, le mécanicien du Bugaled, qui a péri en mer. Et l’auteur de cet article est l’un de ceux qui connaissent le mieux le dossier. » Selon ses informations, le témoin « possède une parfaite connaissance du monde militaire. » Il aurait pu se trouver sur les lieux au moment du naufrage.
Pour la plupart des observateurs, seul un sous-marin, en accrochant le chalut du « Bugaled », était capable de le faire couler en moins de quarante secondes. « Et dès le premier jour, les autorités françaises le savaient, accuse Me Tricaud. On nous a lancé des leurres. L’expertise récente mettant en cause un sous-marin américain en est un bon exemple. On n’y a jamais cru. »
Cette fois, c’est un faisceau d’indices concordants qui mène au « Turbulent », même si, d’après les autorités anglaises, ce n’est que le lendemain du naufrage que ce sous-marin britannique aurait été victime d’une avarie. Il ne se serait pas trouvé en mer le 15, alors que de nombreux autres bâtiments de la Royal Navy croisaient pourtant dans le secteur.
« Il faudrait que ce témoin puisse être entendu par un juge d’instruction, même sous X », souhaite Me Christian Bergot, un autre avocat des familles des victimes. « On sait que trois sous-marins, le Turbulent, le Rubis et le Dolfijn, un bâtiment hollandais, se trouvaient dans les parages, résume Robert Bouguéon, le président du comité local des pêches du Guilvinec, le port d’attache du Bugaled. Tous les trois pouvaient être impliqués. J’ai l’impression que ces nouvelles révélations comportent une part de vérité. »
Au fur et à mesure que le temps passe et que l’instruction, menée par deux juges nantais, se poursuit, les langues se délient. « Dans ce dossier, des marins ont tué des marins, relève Me Tricaud. Et dans le milieu de la mer, ce n’est pas le genre de secret que l’on emmène dans sa tombe. »

2 commentaires:

Amartia a dit…

Quand le secret défense fait fi de la nécessité pour la famille de savoir ce qui s'est passé.

Gine a dit…

On peut espèrer qu'enfin les familles arrivent à connaître les faits ...