Rebondissement dans l’affaire du « Bugaled Breizh »
Un témoignage clé révèle qu’un sous-marin britannique aurait eu une avarie le jour du naufrage du chalutier breton et à l’endroit où il naviguait.Ce 15 janvier 2004, « le Turbulent» participait à un exercice militaire dans la zone du drame.
NICOLAS JACQUARD | 11.12.2010, 07h00
- Selon un témoin anonyme cité par cet hebdomadaire spécialisé, un sous-marin anglais, le « Turbulent », participait à un exercice militaire sur zone le jour du drame. Ce bâtiment de la Royal Navy aurait joué au chat et à la souris avec un sous-marin nucléaire d’attaque français, le « Rubis », dans le secteur où le « Bugaled Breizh » a sombré. Le navire anglais aurait ensuite envoyé un message signalant une avarie dans les heures suivant la catastrophe, avant d’interrompre ses manœuvres pour rejoindre son port d’attache.
Pour la plupart des observateurs, seul un sous-marin, en accrochant le chalut du « Bugaled », était capable de le faire couler en moins de quarante secondes. « Et dès le premier jour, les autorités françaises le savaient, accuse Me Tricaud. On nous a lancé des leurres. L’expertise récente mettant en cause un sous-marin américain en est un bon exemple. On n’y a jamais cru. »
Cette fois, c’est un faisceau d’indices concordants qui mène au « Turbulent », même si, d’après les autorités anglaises, ce n’est que le lendemain du naufrage que ce sous-marin britannique aurait été victime d’une avarie. Il ne se serait pas trouvé en mer le 15, alors que de nombreux autres bâtiments de la Royal Navy croisaient pourtant dans le secteur.
« Il faudrait que ce témoin puisse être entendu par un juge d’instruction, même sous X », souhaite Me Christian Bergot, un autre avocat des familles des victimes. « On sait que trois sous-marins, le Turbulent, le Rubis et le Dolfijn, un bâtiment hollandais, se trouvaient dans les parages, résume Robert Bouguéon, le président du comité local des pêches du Guilvinec, le port d’attache du Bugaled. Tous les trois pouvaient être impliqués. J’ai l’impression que ces nouvelles révélations comportent une part de vérité. »
Au fur et à mesure que le temps passe et que l’instruction, menée par deux juges nantais, se poursuit, les langues se délient. « Dans ce dossier, des marins ont tué des marins, relève Me Tricaud. Et dans le milieu de la mer, ce n’est pas le genre de secret que l’on emmène dans sa tombe. »
2 commentaires:
Quand le secret défense fait fi de la nécessité pour la famille de savoir ce qui s'est passé.
On peut espèrer qu'enfin les familles arrivent à connaître les faits ...
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